A la lune



Beau pélerin du ciel que mon oeil accompagne
A travers l'azur pâle où tu marches longtemps,
N'as-tu pas rencontré dans la haute campagne
Quelque asile entouré d'un éternel printemps ?

C'est là que sans espoir,rêveuse fiancée,
Un jeune ange m'attend,-son aile a sept couleurs,-
Pour renouer aux cieux la chaîne commencée,
Dont les légers anneaux sont de brillantes fleurs.

Comme un pâle rayon de ta molle lumière,
De cet ange baigné de mon dernier adieu,
L'âme vers son séjour remonta la première,
Digne toujours du ciel et des regards de Dieu.

Et moi,demeuré seul, moi,l'enfant de la terre,
Ange de ma jeunesse, après t'avoir chanté,
Dans le lit de la tombe endormi solitaire,
J'ai pour rêver à toi toute une éternité.